Livret A: encore un bon placement ?
Mécontentement chez les ménages, le rendement du sacro-saint livret A est tombé à 0,75 %. Et encore eût-il fallu l’intervention du ministère des finances, le gouverneur de la Banque de France M. Christian Noyer qui se voulait pragmatique, recommandait 0,50 %. C’est que logiquement la rémunération de l’épargne préférée des Français, aurait dû descendre à 0,25 %. En cause : l’inflation absente, mais surtout la déflation rampante.
Un placement pour se couvrir de la hausse du coût de la vie
C’est justement dans cette optique que le livret A parait plus intéressant que jamais, pour rémunérer en sécurité au-dessus de la hausse du coût de la vie. Et si c’était le moment de mettre un peu d’argent de côté pour sa retraite ?
Le livret A est entré en service le 22 mai 1818, sous le nom de livret de caisse d’épargne. À l’époque le banquier Benjamin Delessert avait souhaité le créer, afin de faire appel à l’épargne des particuliers pour rembourser les dettes héritées des guerres de Napoléon.
Ce système fut immédiatement bien reçu par les classes ouvrières, qui ne bénéficiaient alors ni d’une protection sociale, ni de véritables solutions bancaires pour épargner en vue de leurs vieux jours. À cette époque on leur proposait un taux de rémunération de 5 %, il en fut ainsi pendant 33 ans.
Des changements réguliers
Au fur et à mesure des années, il devint un outil de protection de l’épargne forcée contre l’inflation. Son taux de rémunération correspond ainsi à la hausse du coût de la vie, majoré de 0,25 %.
Mais au cours de l’année dernière, l’inflation fut quasiment nulle en France, avec 0,1 % uniquement. En théorie le livret A devrait donc dégager un rendement de 0,25 %, mais le gouvernement a refusé de l’abaisser, le maintenant à 0,75%. Certes ce chiffre n’est psychologiquement pas attirant, mais il reste largement supérieur à l’inflation, et représente donc une très bonne solution pour une épargne forcée. Mais de là à vivre de ses intérêts…
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L’épargne forcée, qu’est-ce que c’est ?
On parle d’épargne forcée lorsqu’un ménage doit économiser en vue de dépenses inévitables. Les meilleurs gestionnaires calculent leurs charges fiscales annuelles, les divisent par 12 et placent avec précaution une partie de leur salaire sur un support sécurisée.
Impôt sur le revenu, taxe d’habitation et taxe foncière, mais également budget vacances ou nécessité de se constituer un capital pour acheter une voiture ou de l’immobilier, font partie des dépenses qui obligent les familles à économiser.
Pourquoi y croire encore ?
Le principe du livret A est intéressant lorsque l’on se trouve en période d’inflation, même légère, mais il devient carrément une bonne affaire lorsqu’au contraire on se trouve en déflation.
Et c’est précisément ce qui est arrivé en janvier 2015, l’indice des prix à la consommation ayant reculé de 0,4 %, par rapport au mois de janvier précédent. On n’avait pas vu cela depuis très longtemps.
Dans ce contexte, un rendement à 0,75% pour des dépenses à venir en 2017, alors que les prix de ces mêmes dépenses sont en train de diminuer paraît déjà plus alléchant. D’autant plus que comparé à ses concurrents, le livret A offre une meilleure rémunération, car il est défiscalisé.
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Rendement brut et rendement net après impôt : la surprise du livret A
Le livret A présente 2 principales caractéristiques : la disponibilité des fonds et la défiscalisation. Le capital et les intérêts peuvent être retirés à tout moment, en totale absence de prélèvements sociaux ou d’imposition sur les revenus.
La disponibilité est également particulière à ses concurrents : les livrets B. En revanche ceux-ci sont fiscalisés, sujet notamment aux prélèvements sociaux de 15,5 %, leur rémunération venant ensuite s’ajouter aux revenus du souscripteur.
Les super livrets
C’est ainsi que les banques émettrices annoncent des taux de rémunération bruts particulièrement intéressants, et pourtant lorsque ce que l’on se livre à un petit calcul on se rend compte que très peu d’entre elles obtiennent des performances supérieures à celles du livret A.
Au premier abord on serait tenté de dire que toutes ces offres sont meilleures que celle du livret A, et pourtant attention aux cotisations sociales et à l’impôt retenus, le rendement net descendant alors rapidement.
À ce stade il reste cependant largement au-dessus de la hausse du coût de la vie, et s’adresse donc tout autant à l’épargne de précaution.