Crise économique: quels placements pour sécuriser son épargne ?
Malgré un principal taux directeur à 0,05 %, la BCE (Banque Centrale Européenne) ne parvient pas à créer de l’inflation. Les taux de prêt sont relativement bas en zone euro, mais rien ne décolle, pas plus l’emploi que la croissance. C’est dans ce contexte que le ton monte entre la France et l’Allemagne, la seconde appelant la première à plus de rigueur budgétaire. Pendant ce temps l’agence Standard & Poor’s abaisse la note de l’Italie, à un cran de la zone rouge. Alors aujourd’hui les épargnants se demandent s’il ne vaut pas mieux prévoir un placement anticrise en 2017. Cela existe, grâce aux fonds de garantie qui couvrent les livrets, les assurances-vie et les actions.
Zone euro : rien ne va plus
La mésentente France – Allemagne
Le torchon brûle depuis plusieurs mois entre la France et l’Allemagne, à vrai dire la chancelière Angéla Merkel ne s’est jamais entendue avec le président François Hollande. Elle veut de l’austérité, il n’en pas. La tension a escaladé d’un grand au début du mois de décembre, lorsqu’interviewée par le très sérieux quotidien Die Welt, Mme Merkel a incité la France et l’Italie à en faire davantage pour assainir leurs budgets.
La réaction ne s’est pas faite attendre du côté de la France, qui par la voix du ministre des finances M. Michel Sapin, a déclaré ne pas souhaiter faire des réformes pour plaire à « tel ou tel dirigeant européen ». De son côté, le secrétaire d’État italien aux affaires européennes, M. Sandro Gozzi, a tout simplement invité la chancelière allemande à s’occuper des affaires de son pays. Une ambiance qui ne fait que refléter ce qui se joue dans les couloirs de la BCE.
La BCE au milieu de la mêlée
La position du directeur de la BCE, M. Mario Draghi, paraît bien inconfortable. Malgré qu’il ait abaissé le principal taux de refinancement à 0,05 %, la planche à billets n’a pas suffisamment tournée et l’inflation est restée à 0,7 %. On ne pourra pas lui reprocher son manque de courage, mais on ne peut que faire face à la réalité : la croissance est en panne et l’inflation idéale de 2 % par an semble bien loin derrière.
Les entreprises sont obligées de tirer les prix vers le bas pour suivre la concurrence, au détriment de leurs marges qu’elles tentent de sauver à grand renfort de plans sociaux.
Au 3e trimestre, la croissance de la zone euro n’a été que de 0,2 %, autant dire une stagnation. La France ne s’en sort pas si mal avec 0,3 %, l’Italie n’arrive pas à décoller avec -0,1 %, l’Autriche si conservatrice fait encore moins bien avec -0,3 %. Du côté des pays sous perfusion, Chypre affiche une récession à -04 % sur un trimestre, tandis que l’Espagne semble sortir la tête de l’eau avec +0, 5 %. Enfin, la première économie européenne, l’Allemagne, a tout juste évité la récession avec +0,1 %.
Face à cet horizon assombri
Le président de la BCE veut frapper fort, à l’instar de la Federal Reserve américaine et de la BOE (Bank of England). En multipliant les déplacements aux 4 coins de l’Europe, il entend convaincre les directeurs des banques centrales de l’autoriser à procéder à un achat massif de dettes souveraines.
Oui mais voilà, allemands, luxembourgeois et hollandais n’en veulent pas, tandis que les Italiens n’attendent que cela. Pour couronner le tout, un économiste anglais influent, Christian Odendahl, souffle sur les braises : « s’il attend d’avoir le soutien de l’opinion publique allemande, cela risque d’être trop tard ».
La note de l’Italie abaissée à BBB-
L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé la note souveraine de l’Italie de «BBB » à «BBB-». Raison invoquée : une faible croissance associée à une compétitivité détériorée, rendant l’énorme dette publique douteuse. La 3e puissance économique de la zone euro se trouve ainsi à un cran au-dessus de la catégorie spéculative, selon l’agence de notation.
Les économistes ne pensent plus qu’une croissance de 1 % par an soit possible, et tablent maintenant sur +0,2 % en 2015, puis +0,5 % progressivement jusqu’en 2017. Conséquence : l’endettement de l’Italie, qui représente aujourd’hui 132 % de son PIB, devrait grimper de 80 milliards d’euros supplémentaires d’ici à la fin 2017.
Les placements pour se protéger contre la crise
L’or : une assurance anti-crise ?
Choisir les placements à fonds garantis
Comment sécuriser son épargne ? Lorsque les nouvelles économiques sont pessimistes, certains conseillent d’orienter ses placements vers des solutions à fonds garantis. Depuis 1999, il existe un fonds de garantie des dépôts et de résolution, auquel les banques sont tenues de cotiser annuellement (15,9 millions d’euros par banques à la fin 2014). Ainsi, les dépôts bancaires, les assurances-vie et certains titres sont garantis à hauteur d’un certain plafond.
Placer son argent sur un livret en 2017
En cas de faillite d’une banque, la garantie espèce couvre les dépôts bancaires jusqu’à 100 000 €. Les comptes courants et les livrets (A, B, PEL, CEL…) sont concernés. Un épargnant peut donc posséder plusieurs livrets contenant un capital de 100 000 € maximum, chacun sera couvert par la garantie. Même chose concernant les comptes bancaires, rappelons toutefois qu’un compte courant ne constitue pas un placement, et se dévalue avec l’inflation.
Investir 70 000 € maximum en actions
Le placement en action est certes spéculatif, mais n’est pas si risqué. Car la garantie titre couvre les actifs énumérés par l’article L211 – 1 du Code monétaire et financier. Y figurent notamment les actions, protégées à hauteur de 70 000 €. Attention toutefois, il s’agit de la valeur des actions au moment où la faillite est prononcée. Il ne s’agit en aucun cas du montant de l’investissement.
Choisir la sécurité de l’assurance-vie
Les fonds déposés sur une assurance-vie sont garantis à hauteur de 70 000 € par personne, et par société d’assurance. Les supports en unités de compte (capital non garanti) et en euros (capital garanti) sont concernés. Mieux encore, lorsque le placement a été reçu en héritage suite à une assurance décès, le montant de la garantie atteint 90 000 €.
Éviter la crise économique : les conseils du prix Nobel
Le prix Nobel d’économie s’appelle Jean Tirole, il est et français et enseigne à l’université de Toulouse. Ses conseils pour sortir la France de son marasme économique sont simples : s’inspirer de la Suède.
Victime d’une grave crise dans les années 90, le pays a dû se serrer la ceinture. En 1993, les dépenses publiques représentaient 71 % du produit intérieur brut, elles ne sont aujourd’hui plus qu’à 53 %. Le secret de cette réussite : l’austérité, l’abandon de plusieurs subventions et de strictes conditions d’allocations chômage. Pas sûr que la recette soit populaire en France…